Motion déposé en préfecture de Laon le 13 juillet 2010

Publié le par Ud Cgt de l'Aisne

Le 13 Juillet 2010


Monsieur le Préfet, 


Nous avons sollicité ce rendez vous pour vous remettre, après les 3800 pétitions déposées au Ministère du Travail le 9 juin dernier venant de notre département, plus de 3000 nouvelles pétitions signées par les axonaises et les axonais qui rejettent la réforme des retraite examinée aujourd'hui au Conseil des Ministres.


A la suite des manifestations du 24 juin dernier que les organisations syndicales peuvent qualifiées de succès, le Gouvernement persiste pour imposer une réforme injuste et inacceptable qui va aggraver les inégalités dans un département déjà fortement touché par la précarité, le chômage et une politique de bas salaires.


Le report brutal, 62 et 67 ans des âges légaux va fortement pénaliser ces salariés et notamment ceux qui ont  commencé à travailler jeunes, ceux et celles qui ont des carrières incomplètes et chaotiques, en particulier les femmes qui sont aujourd'hui 28 % à travailler jusqu'à 65 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein.


Nous réaffirmons la nécessité de préserver le droit à la retraite à 60 ans et qu'il 'y avait aucune précipitation à avoir pour cette réforme là, sans qu'aucun véritable débat sur le choix de société pour demain ne soit discuté, nous continuons d'exiger qu'une véritable négociation s'engage sur l'ensemble du dossier des retraites.


Nous récusons avec force une approche exclusivement démographiques qui supposerait des réponses démographiques.


La brutalité du projet n'a pas d'équivalent en Europe et il n'assure nullement l'avenir des régimes de retraite. Les aspects financiers ne sont pas traités sur le moyen et long terme. C'est tellement vrai qu'un nouveau rendez vous est pris pour 2018 pour maintenir l'équilibre des régimes.


Alors que c'est la crise dont les salariés ne sont en rien responsables qui "plombe" notre système de retraite, aujourd'hui le projet de réforme demande plus de 85 % des efforts à ces salariés. Les entreprises, les hauts revenus, les revenus du capital sont 5 fois moins mis à contribution que les salariés et les fonctionnaires sont de nouveau mis au banc des accusés en se voyant imposer une augmentation drastique de leur cotisation conduisant à une baisse de leur pouvoir d'achat.


Nous réaffirmons que le financement durable des retraites nécessite une autre répartition des richesses produites.


De plus, celle proposée ne répond pas aux enjeux actuels tels que l'emploi, en particulier des jeunes particulièrement touché par le chômage et des séniors mis à la porte des entreprises bien avant l'âge de 60 ans...ni à la résorption de inégalités hommes - femmes, ni à la reconnaissance de la pénibilité alors que plusieurs centaines de milliers de salariés attendent légitimement des dispositions leur permettant de partir en retraite avant 60 ans, seule façon de leur permettre de profiter d'une période de retraite en bonne santé comparable à celle des autres salariés.


Elle renvoie aux futures générations l'incertitude de la pérennité des régimes de retraites solidaires par la répartition. 


Monsieur le Préfet, ce projet de réforme ne passe pas auprès des salariés, il ne passe pas dans l'opinion publique.


Nous vous demandons donc de faire remonter nos pétitions qui ne sont le résultat que d'une deuxième étape, puisque tout l'été, nous allons poursuivre notre campagne d'explications et de mobilisation auprès de la population de notre département pour faire que le 7 septembre prochain celle ci, avec leurs organisations syndicales se fassent enfin entendre.


Ce n'est pas le discours de N. Sarkozy d'hier, les mensonges et omissions qui se succèdent dans la campagne de communication et de propagande du gouvernement qui , à l'heure de la rigueur, coûte 22 millions d'euros de deniers publics qui convaincront les salariés, la population, du bien fondé de cette réforme.


Vous ne semblez pas mesurer l'ampleur du mécontentement et du rejet de cette réforme qui se traduira immanquablement à la rentrée par une forte mobilisation, et, nous ferons en sorte que ce soit le cas.

Publié dans Retraites

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