Augmenter les salaires pour sortir de la crise
Augmenter
les salaires pour sortir de la crise
Edito
Le pouvoir d’achat est la première préoccupation des salariés et des retraités dans notre pays. De nombreuses luttes pour les salaires se déroulent dans les groupes et les PME. Au nom de la crise, le patronat de la métallurgie exerce une pression encore plus forte pour ne pas augmenter les salaires.
Notre profession est marquée par des bas niveaux de salaires, une forte précarité, l’absence de reconnaissance des qualifications et de déroulement de carrière.
Le niveau des augmentations de salaires proposées par les directions d’entreprises est un mépris pour les salariés, alors que ces mêmes dirigeants et actionnaires pillent financièrement et industriellement les entreprises. Cette situation est injuste socialement et économiquement.
Les salariés de la métallurgie ont besoin de voir leur salaire augmenter de manière significative et leur emploi sécurisé.
Quand les salariés agissent ensemble pour l’augmentation des salaires cela marche, la crise ne fait plus illusion. Ils luttent, ils gagnent chez FCI 3% d’augmentation de salaire, Mercedes Benz 5% en moyenne, Eurocast jusqu’à 5% d’augmentation pour les plus bas salaires…
Oui il faut revaloriser le travail, avec une répartition des richesses en direction des salaires, des qualifications, de la protection sociale et des emplois industriels stables.
Oui il faut lutter collectivement pour obtenir satisfaction des revendications.
Progression des revenus entre 2004 et 2007
Le nombre de ménages déclarant plus de 500 000 euros de revenus par an a augmenté de 70 %.
Pour ces ménages les revenus du patrimoine augmentent de 46 %.
Leurs autres revenus de capitaux ont augmenté de 55 %.
Sur la même période, le revenu des autres ménages français n’a augmenté que de 9 %.
Le Smic actuel ne suffit plus pour vivre décemment
- L’augmentation du SMIC en 2010, est de 5,20€ par mois, c’est dérisoire.
- La France compte 3.4 millions de travailleurs payés au SMIC, soit plus de 10% des salariés français, dans la métallurgie; ils sont 200 000.
- 80% des salariés au Smic à temps partiel sont des Femmes. Où est l’égalité femme homme ?
La FTM-CGT propose un Smic européen adapté au niveau de vie de chaque pays pour lutter contre le dumping social.
Dans notre pays, 15% des actifs sont des travailleurs pauvres. 15 millions de personnes ont de 50€ à 150€ pour boucler leur budget chaque mois.
Pour eux, impossible de faire face au moindre pépin et pas de loisirs.
Pourquoi faut-il augmenter les salaires ?
Exigeons :
* 10% d’augmentation des salaires
* Des emplois stables pour les 150 000 précaires de la métallurgie
* Une embauche pour un départ en retraite dans la branche
* La reconstruction des grilles de classifications
C’est bon pour
Notre pouvoir d’achat
La hausse des salaires est indispensable pour accroître le pouvoir d’achat des ménages, ce qui est nécessaire pour dynamiser la consommation et donc l’économie en France. Elle représente 50% de la richesse produite.
Nos emplois
Relancer la consommation par des augmentations de salaires, c’est créé de l’activité pour les entreprises. Celle-ci doit garantir des créations d’emplois.
Notre protection sociale
La relance des emplois et des salaires ferait rentrer une masse de cotisation supérieure pour financer notre protection sociale.
Nos retraites
Plus de salaires et plus d’emploi stables, ce sont des moyens supplémentaires pour financer nos retraites. 1% de cotisations patronales en plus, c’est 7 milliards d’euros, ce qui correspond au déficit de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV).
Pourquoi la FTM- CGT propose 10% d’augmentation ?
• Pour une meilleure répartition des richesses et des gains de productivité (3,3% par an)
• Pour répondre à la faiblesse des salaires
• Pour compenser la perte de pouvoir d’achat
10% ça représente quoi dans la métallurgie ?
C’est 7,7 milliards d’euros sur les 440 milliards de Chiffre d’affaires réalisés chaque année dans la branche.
Soit :
• 3.7 milliards € de cotisations sociales patronales
• 1 milliard € de cotisations sociales
• 3 milliards € de salaires nets
Comment payer le travail à sa juste valeur?
Le paiement de la qualification
C’est quoi pour un salarié à 1 650 € bruts par mois avec un BAC Pro et 10 ans d’ancienneté ?
Salaire de base 1 400€
Prime ancienneté 90€
Prime d’équipe 60€
Prime de nuit 100€
Salaire Brut 1650€
Son salaire est donc de 1 400€ bruts hors primes, soustrait au Smic (1347,77€), le paiement de la qualification est de 52,23€ bruts.
En 25 ans, la rémunération d’un BTS (coeff. 285) dans la métallurgie a été dévaluée de 45 % soit 10 000 euros annuels bruts. Ainsi, un salarié embauché aujourd’hui avec un BTS est rémunéré l’équivalent d’un CAP il y a 25 ans.
Pour remédier à cette injustice, la FTM-CGT revendique une grille unique prenant en compte les qualifications et l’expérience.
La FTM-CGT propose une grille unique
de l’ouvrier à l’ingénieur permettant un réel déroulement de carrière pour tous
| Niveaux | Coefficients | Salaires de base en € |
Sans avoir reconnu ni expérience après un an | I | 200 | 1600 revendications cgt |
220 | 1760 | ||
CAP BEP | II | 240 | 1920 (smic + 20 %) |
260 | 2080 | ||
BAC BAC PRO | III | 280 | 2240 (smic + 40 %) |
300 | 2400 | ||
BAC + 2 BTS - DUT | IV | 320 | 2560 (Smic + 60 %) |
340 | 2720 | ||
BAC + ¾ Licence | V | 360 | 2880 (Smic + 80 %) |
380 | 3040 | ||
BAC + 5 Ingénieurs - Master | VI | 400 | 3200 (Smic *2) |
440 | 3520 | ||
480 | 3840 | ||
BAC + 8 Ingénieurs / Cadres et cadres sup. Doctorat | VII | 500 | De 4000 (2.5 *smic) A 8000 (5*smic) |
500 à 1000 |
L’indice des prix à la consommation n’est pas le baromètre des augmentations de salaires
Cet indice ne peut servir de seul critère de référence pour mesurer l’évolution des salaires. Il masque certaines disparités.
Les postes de consommation type «électroménager audio visuel» ont fortement baissé. Or les ménages n’achètent que très peu ce type de biens. La part des loyers dans les dépenses des ménages et les produits que nous consommons tous les jours est faiblement comptabilisée. L’augmentation des salaires ne doit pas se borner à ce seul indice mais doit aussi prendre en compte le paiement de la qualification, de l’expérience, du savoir…
La FTM-CGT propose
• Une égalité de traitement professionnel entre les femmes et les hommes ;
• L’ouverture immédiate des négociations salariales dans toutes les entreprises de la métallurgie ;
• Un Smic de base à 1 600 € pour un salarié sans diplôme, sans qualification reconnue et sans expérience ;
• Un doublement du salaire et de la qualification sur toute la carrière professionnelle ;
• Une grille de salaires et de qualifications de l’ouvrier au cadre, garantissant un réel déroulement de carrière ;
• 10% d’augmentation générale des salaires pour prendre en compte l’inflation, les gains de productivité et un meilleur partage des richesses créés par le travail ;
• Une véritable reconnaissance des diplômes et de l’expérience professionnelle.
Les entreprises disposent
de moyens pour augmenter les salaires
Ensemble, imposons-leur nos exigences
Des milliards d’euros disponibles
En 2008, en France, les entreprises industrielles et de services (hors institutions financières banques, assurances, mutuelles) ont disposé de 748 milliards d’euros de ressources (soit deux fois le budget de l’Etat).
Ces entreprises ont distribué à leurs actionnaires, principalement sous la forme de dividendes, une somme de 242 milliards d’euros.
En comparaison, elles ont investi 212 milliards d’euros dans les moyens de production. Elles ont versé 109 milliards d’euros au titre de l’intérêt de leurs emprunts.
En 2009, sur les 47 milliards d’euros de bénéfices réalisés par les entreprises du CAC40, 35 milliards d’euros de dividendes seront versés aux actionnaires, soit l’équivalent de 74.4% des bénéfices.
Des milliards d’euros d’aides pour les entreprises et les plus aisées
• 30,7 milliards € d’exonérations de cotisations sociales en 2008
• 7 à 12 milliards € de suppression de la Taxe Professionnelle
• 650 millions € pour les contribuables les plus aisés (Bouclier fiscal)
Les exonérations de cotisations patronales
Depuis 1993, la part des cotisations patronales a baissé de 26%. Quand une entreprise paye un salarié au SMIC, elle bénéficie de 4 524 € par an d’exonérations de cotisations sociales. A ce titre, les entreprises de la métallurgie ont bénéficié d’environ 940 millions € d’exonérations.
Et dans votre entreprise, combien d’exonération de cotisations?
Rémunération brute mensuelle | 1343.77 * | 1400 | 1500 | 1600 | 1700 | 1800 | 1900 | 2000 | 2100 |
Exonérations mensuelles cotisations patronales en € | 377 | 351 | 304 | 257 | 210 | 164 | 117 | 70 | 23 |
Total exonérations annnuelles cotisations patronales | 4524 | 4212 | 3648 | 3084 | 2520 | 1968 | 1404 | 840 | 276 |
Malgré la crise, les grands groupes se portent bien
En apparence les bénéfices des grands groupes de la métallurgie marquent le pas, notamment au regard des années antérieures. Néanmoins, il convient de relativiser ces résultats, tout d’abord car bon nombre d’entres eux continuent de réaliser des bénéfices importants. D’autre part, pour les groupes dans le rouge, ces résultats cachent une forte amélioration de leur trésorerie, à l’exemple de certains groupes qui malgré des pertes apparentes enregistrent une hausse importante de leur trésorerie.
Ils disposent ainsi de plusieurs milliards d’euros:
- 9,79 milliards pour EADS,
- 8,9 milliards pour PSA- 8,02 milliards pour Renault.
Les bénéfices de certains groupes de la métallurgie en 2009 (en millions d'euros)
- 1 109 pour Alstom
- 852 pour Schneider Electric
- 518 pour Vallourec
- 290 pour Legrand
- 394 pour Essilor
- 146 pour Seb
- 376 pour Safran
- 315 pour Dassault Aviation